LE PENITENCIER DE TEREMBA
Le dimanche après-midi, sur le chemin du retour, nous nous sommes arrêtés pour visiter le pénitencier de Téremba
Mais d'abord commençons par un peu d'histoire
La transportation 1864-1931
C'est la loi, dite de la transportation, promulguée en 1854 par l'empereur Napoléon III, qui décide de l'envoi des condamnés à la peine des Travaux Forcés dans les bagnes situés outre-mer.
22 000 bagnards ou "chapeaux de paille" sont ainsi envoyés en Nouvelle Calédonie entre 1864 et 1897 pour purger leur peine, mais sans possibilité de retour pour la plupart d'entre eux.
Ils sont placés dans les différents pénitenciers de la colonie, comme ici à Téremba ou 200 condamnés, logés dans des baraques en torchis à l'écart du Fort, travaillent chaque jour à la construction des bâtiments, des routes et des ponts.
Les plus méritants peuvent obtenir un petit lot de terre dans des centres de colonisation pénale comme à la Foa, Farino, Bourail ou Pouembout, après avoir reçu une formation dans un pénitencier agricole, à l'exemple de celui de Fonwhary, à 8 km de Téremba.
Ils ont ensuite la possibilité de faire venir leur famille ou de se marier à des femmes condamnées, d'où les très nombreux descendants de bagnards dans la population calédonienne.
En 1931 la Nouvelle Calédonie est officiellement désaffectée comme terre d'exil. Quant aux derniers bagnards, ils décèdent sur l'île au début des années 1940.
Deux autres catégories de condamnés qui n'étaient pas astreints à la peine des travaux forcés, furent envoyés en Nouvelle Calédonie : les déportés politiques et les relégués.
Le pénitencier de Téremba 1871-2011
Le pénitencier de Téremba voit le jour en 1871, au sommet d'un plateau qui domine la baie d'Uaraï. Pour son fondateur, le Gouverneur Gaultier de la Richerie, cet établissement est voué à devenir le centre pénitenciaire et administratif du vaste territoire qui s'étend sur La Foa-Farino-Moindou.
Le besoin grandissant de terre pour y installer les bagnards les plus méritants est à l'origine, en juin 1878, du déclenchement de l'insurrection canaque menée par le chef Ataï. Elle aura, entre autres conséquences, l'édification du fort militaire que nous pouvons voir aujourd'hui.
Le site s'étend sur 11 hectares et l'ensemble des constructions est achevé en 1880.
A partir de 1890, le pénitencier entre dans une phase de déclin jusqu'à sa vente aux enchèress en 1919.
C'est en 1984 que l'association Marguerite décide de sauver de l'oubli ce haut lieu de l'histoire calédonienne. Elle obtient, en 1989, son rachat par la commune de Moindou et son classement comme Monument Historique.
l'album photo
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